Projet de loi 47 sur l’aménagement du territoire – Des effets pervers pour le mont Royal? | Le Devoir

10 01 2012

 

Le projet de loi 47 sur l’aménagement durable du territoire et l’urbanisme inquiète plusieurs citoyens. Sous cette loi, un bâtiment patrimonial ayant une vocation institutionnelle et se situant dans un arrondissement historique et naturel, comme l’hôpital Royal Victoria, pourra ainsi voir sa vocation modifiée sans que la population puisse se prononcer.
Le gouvernement du Québec vient tout juste de déposer en catimini, le 8 décembre dernier, le projet de loi 47 sur l’aménagement durable du territoire et l’urbanisme. Ce projet de loi est dangereux parce qu’il introduit le concept de zone franche qui permet à une municipalité de contourner l’obligation d’enclencher un processus d’approbation référendaire pour faire adopter un changement de zonage. Un bâtiment patrimonial ayant une vocation institutionnelle et se situant dans un arrondissement historique et naturel pourra ainsi voir sa vocation modifiée sans que la population puisse se prononcer.

Même si le projet de loi insiste dans plusieurs articles sur l’obligation d’informer et de consulter les citoyens, ces articles servent de paravent pour masquer le fait que les citoyens perdent leur pouvoir décisionnel au profit des conseils municipaux. L’article 82 du projet de loi stipule, en effet, que «le plan d’urbanisme peut délimiter toute partie du territoire de la municipalité que le conseil juge devoir prioritairement faire l’objet de rénovation urbaine, de réhabilitation ou de densification, qu’il définit en tant que zone franche d’approbation référendaire et à l’intérieur de laquelle aucune modification réglementaire ne sera sujette à l’approbation référendaire».

Le problème est qu’il n’existe aucune restriction aux zones franches. Elles peuvent s’appliquer partout, y compris dans des arrondissements historiques et naturels. Cela implique que la Ville de Montréal a dorénavant le feu vert pour faire ce qu’elle veut, y compris privatiser le mont Royal.

Zones franches

Les membres du Rassemblement pour la sauvegarde du 1420 boulevard Mont-Royal sont engagés depuis plusieurs années déjà dans une lutte pour protéger le patrimoine bâti sur le mont Royal. Ils se sont opposés dès le début à la décision unilatérale de transformer le 1420 Mont-Royal en un immeuble de condos de luxe. Ils estimèrent que puisque le mont Royal appartient aux Montréalais, c’est à eux de décider de la vocation des immeubles patrimoniaux qui s’y trouvent. Ils s’opposent donc au changement de zonage du 1420, effectué par la Ville de Montréal sans processus d’approbation référendaire.

Lors des audiences en commission parlementaire sur l’étude de l’avant-projet de loi à l’origine de l’actuel projet de loi 47, tenues au printemps et à l’été 2011, ils firent entendre leur voix et exigèrent du ministère des Affaires municipales qu’il empêche l’application des zones franches dans les arrondissements historiques et naturels. Or, le projet de loi reprend mot à mot les principes énoncés dans l’avant-projet de loi et n’impose aucune exception à l’application du concept de zone franche.

Les enjeux

Le ministre Lessard s’était montré ouvert à notre proposition d’exclure les arrondissements historiques et naturels des zones franches. Mais il a finalement cédé au lobby des maires Labeaume et Tremblay.

Les villes ont un tel besoin d’argent et le gouvernement du Québec a tellement intérêt à ne pas investir davantage au niveau municipal, que les deux ordres de gouvernement sont prêts à brader systématiquement le patrimoine bâti au profit du secteur privé pour augmenter les revenus d’impôt foncier des municipalités. Et ils sont prêts à contourner la démocratie municipale pour parvenir à leurs fins.

Pour Montréal, la conséquence immédiate de l’article 82 est notamment l’atteinte à l’intégrité du mont Royal. Le scénario du mont Orford est en train de se répéter. Va-t-on cette fois-ci laisser faire le gouvernement Charest?

Un propos alarmiste?

Il ne faut pas croire que notre propos soit alarmiste, car le processus est déjà enclenché. Après la privatisation du bâtiment ayant abrité le collège Marianapolis, il y a le cas contesté du 1420 boulevard Mont-Royal, que l’Université de Montréal veut vendre au groupe Catania pour en faire un immeuble à condos de luxe. On peut en outre craindre que l’hôpital Royal Victoria soit transformé lui aussi en complexe de condos réservé aux plus riches de la société. On doit enfin ne pas exclure la possibilité que la Faculté de musique et la salle Claude-Champagne soient à leur tour privatisées.

Il n’y a qu’à consulter le Plan directeur des espaces de l’Université de Montréal (2008). Pour la direction de l’université, «le scénario de la construction d’un nouveau pavillon pour la Faculté de musique sur le site Outremont serait une hypothèse envisageable». On pourrait ainsi se départir de la Faculté de musique et de la salle Claude-Champagne. En effet, dans la phase 3 du Plan directeur, la direction de l’Université de Montréal fait disparaître ces deux bâtiments de l’ensemble des composantes du campus de l’Université de Montréal.

En bref, si le projet de loi 47 est adopté tel quel, les changements de zonage pourraient être effectués partout sur la Montagne sans approbation référendaire et au profit d’entrepreneurs privés. Alors que les étudiants confinés dans des chambres de résidence devront faire face à des droits de scolarité de plus en plus élevés, la ceinture du mont Royal deviendra un habitat pour une faune de riches qui finira par clôturer la montagne et la rendre inaccessible.

Une politique incohérente

Le fait d’autoriser des zones franches dans les arrondissements historiques et naturels va à l’encontre de la Charte de la Ville de Montréal, qui stipule à l’article 89,1 qu’un bien culturel reconnu ou classé dont le site envisagé est situé dans un arrondissement historique ou naturel est susceptible d’approbation référendaire.

Cela va aussi à l’encontre de la double désignation d’arrondissement historique et naturel comme indiqué dans le décret adopté le 9 mars 2005. Par ce décret, le gouvernement du Québec voulait protéger le patrimoine bâti, paysager, artistique, funéraire, commémoratif, archéologique et ethnohistorique que le mont Royal recèle.

Cela va ensuite à l’encontre de la loi 82, qui vise à protéger les «immeubles patrimoniaux» ainsi que le «patrimoine immatériel».

Les zones franches pourraient même rendre légales des situations de zonage parcellaire (spot zoning) que la jurisprudence avait jusqu’à présent déclaré illégales.

Péril en la demeure

L’attribution du statut d’arrondissement historique et naturel au territoire du mont Royal entraîne des obligations pour les citoyens et les citoyennes. Ceux-ci doivent se mobiliser pour empêcher la privatisation unilatérale du mont Royal effectuée sans processus d’approbation référendaire.

S’il n’est pas amendé pour interdire l’application des zones franches aux arrondissements historiques et naturels, nous demandons le retrait pur et simple de l’article 82 du projet de loi 47. L’enjeu est notamment de préserver tous les accès au mont Royal et d’empêcher que l’on grignote le territoire de l’arrondissement historique et naturel qui est un bien collectif.

Nous sommes les indignés d’une politique gouvernementale qui sabote les principes du développement durable et de la préservation du patrimoine. Nous faisons appel aux organismes qui ont à coeur ces principes pour qu’ils se joignent à nous.

***

Ont signé ce texte: Micheline Cabana, Louis Dumont, Pierre Labelle, Jean-Claude Marsan, Michel Seymour et Daniel Turp, tous membres du Rassemblement pour la sauvegarde du 1420 boulevard Mont-Royal.

Projet de loi 47 sur l’aménagement du territoire – Des effets pervers pour le mont Royal? | Le Devoir.

  • jeudi 5 janvier 2012 21h55

    Des effets pervers? plutôt l’effet recherché !
    Une fois la « colonisation » de la montagne complétée, il sera impossible de revenir en arrière. Il s’agit ici d’un article important et fort pertinent. Après les assauts répétés de nos universités McGill et Montréal puis des hôpitaux universitaires; les pistes de randonnées se limiteront qu’à un simple tour du lac des Castors pour les autobus et les marchettes. Partout, d’Anticosti au Mt-Royal, nous avons un don pour saccager ce qui est beau et fragile au Québec !




Oil Is More Toxic Than We Thought, Study Finds | ThinkProgress

10 01 2012

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Gaz de schistes: Total persiste et signe

4 01 2012

Gaz de schistes: Total persiste et signe.

« LES DESMARAIS DE PLUS EN PLUS PRÉSENTS DANS LE GAZ DE SCHISTE

 

Total, qui est la sixième plus importante compagnie du monde, selon le magazine Fortune, a des intérêts dans trois projets majeurs dans les sables bitumineux albertains, Joslyn, Surmont et Northern Lights.

Le milliardaire canadien Paul Desmarais fils, de Power Corporation, contrôle avec son partenaire Albert Frère la société GBL (Groupe Bruxelles-Lambert), qui détient 3,9 % des actions de Total. GBL est le plus important actionnaire du géant pétrolier. »





Des bibliothèques convaincues « LE KIOSQUE MÉDIAS

1 01 2012

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Les artistes veillent sur les caméras » OWNI, News, Augmented

16 12 2011

Les artistes veillent sur les caméras » OWNI, News, Augmented.





Internet massivement surveillé » OWNI, News, Augmented

1 12 2011

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J’ai assez hâte que l’on informatise, sans appels d’offres, nos institutions gouvernementales….!





Recycling: Montreal municipalities still have a lot of work to do (extrait)

29 11 2011

Recycling: Montreal municipalities still have a lot of work to do.

Comment limiter l’exposition aux matières résiduelles récupérables et celles qui le sont moins, ou pas du tout, des citoyens ?

Salubrité et recyclage sont en crise de relation publique à Montréal. La chaleur et l’humidité sur de longues périodes de temps, comme celles que nous avons connues l’été dernier, dans les quartiers pauvres de Montréal en particulier, en font des milieux à haut risque pour la santé publique. Le potentiel de ces rues transformées en véritables «milieux de culture » fréquentés par les itinérants et le grand public laisse plutôt songeur. Trois longues journées ou consécutivement se côtoient matières recyclables et déchets sont propices aux développements d’éventuels germes potentiellement dangereux.





What happened to the radiation that’s supposed to last thousands of years??

23 11 2011
Le lien accessible:

   HIROSHIMA  1945

We all know that Hiroshima and Nagasaki were destroyed in August 1945 after explosion of atomic bombs.

However, we know little about the progress made by the people of that land during the past 64 years.

               HIROSHIMA – 64 YEARS LATER

            DETROIT – 64 YEARS AFTER HIROSHIMA…..

 

           What has caused more long term destruction ….

        the A-bomb or U. S. politics?

 

http://www.city-data.com/forum/politics-other-controversies/1002477-what-happened-radiation-thats-supposed-last.html





L’Europe plus vigilante sur les produits de la mer importés – Journal de l’environnement

23 11 2011

L’Europe plus vigilante sur les produits de la mer importés – Journal de l’environnement.

L’Europe plus vigilante sur les produits de la mer importés

Le 16 novembre 2011 par Romain Loury

La recherche de résidus de médicaments sur les produits de la mer importés est plus active dans l’Union européenne (UE) que dans d’autres régions du monde, notamment aux Etats-Unis, révèle une étude publiée dans la revue Environmental Science and Technology.
Selon le type de produit issu de l’aquaculture, ce sont 20 à 50% des importations qui feraient l’objet de tels examens à leur entrée dans l’UE. Loin devant le Japon (18%), le Canada (2 à 15%) et les Etats-Unis (2%), montrent Keeve Nachman et son équipe, du Johns Hopkins Center for a Livable Future (Baltimore) [1].
Une analyse plus détaillée révèle des profils très différents d’un pays à l’autre, en fonction du type d’importation et du contrôle plus ou moins poussé selon les produits. Pour l’UE et le Japon, plus des deux tiers des contrôles positifs sont liés à des crevettes, tandis qu’aux Etats-Unis et au Canada, aucun produit ne s’avère aussi dominant par rapport aux autres.
Quant au pays d’origine, c’est le Vietnam qui arrive en première position pour les produits ne répondant pas aux normes (43% des violations aux Etats-Unis, 16% pour l’UE). Là aussi, selon l’attention accordée à un pays ou l’autre, c’est l’Inde ou la Chine qui arrive en deuxième position: dans l’UE, l’Inde devance ainsi la Chine, alors que c’est l’inverse ailleurs.
Autre constat, les Etats-Unis contrôlent moins de résidus de médicaments que les autres pays. Conséquence: l’UE, le Japon et le Canada peuvent retrouver jusqu’à 10 médicaments dans les crevettes, tandis qu’aux Etats-Unis un contrôle positif n’a souvent trait qu’à 2 types d’antibiotiques, le chloramphénicol et les nitrofuranes.
«En matière de tests, les Etats-Unis, qui ciblent quelques médicaments, passent probablement à côté d’un nombre important de ceux détectés à l’entrée de l’UE, du Canada et du Japon», expliquent les auteurs.
En mai dernier, le Government Accountability Office (GAO), équivalent américain de notre Cour des comptes, avait déjà critiqué la FDA pour ce faible contrôle sanitaire des produits de la mer importés (voir le JDLE). Il allait même plus loin que cette nouvelle étude, en affirmant que seules 0,1% des importations avaient fait l’objet d’un dosage d’antibiotiques en 2009!
[1] Les chercheurs ont pour cela analysé les bilans d’inspection du Système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) pour l’UE, de la Food and Drug Administration (FDA) pour les Etats-Unis, de la Canadian Food Inspection Agency (CFIA) et du ministère japonais de la santé.




VIDEO: After Pepper-Spraying, A Powerfully Silent Protest At UC Davis : The Two-Way : NPR

20 11 2011

VIDEO: After Pepper-Spraying, A Powerfully Silent Protest At UC Davis : The Two-Way : NPR.

 

Hundreds were injured and at least one person died Saturday in Cairo when police swept through a camp of protesters in Tahrir Square. A crackdown continues in Syria. Yemen’s oppressive government remains in place.

It’s always important to keep things in perspective.

Still, what happened Friday on the campus of the University of California Davis has struck a chord. In a demonstration of support for the Occupy movement, a small group of protesters was sitting, arms linked together. Campus police told them to move. The students didn’t. And that’s when an officer walked down the line of seated men and women, pepper-spraying them. Some took it straight in their faces. Many of the several hundred others who were there screamed in terror and frustration.

video of the incident has been viewed more than half a million times so far and has spread the story.

YouTube

Campus police said the officers had been surrounded by protesters and commanders have defended their actions. So did university Chancellor Linda P.B. Katehi — which led to a call from the school’s faculty association for her resignation. Katehi has since said she wants an outside, independent panel to review what happened and that she doesn’t plan to step down.

There’s a second video related to this story that we want to share. In some ways it’s more powerful than the one that’s been going viral.

On Saturday, after a news conference she held, Katehi remained inside one of the university’s buildings for a couple hours. Outside, protesters regrouped. And when she emerged, there was one of the most amazing scenes so far related to the Occupy movement. As Katehi and another woman walked three blocks to an SUV, they passed through a gauntlet of several hundred students — who remained silent in a powerful show of their disdain.

YouTube

Update at 2:15 p.m. ET: Two campus police officers have been placed on administrative leave, the university says. And, according to The Davis Enterprise, Katehi today issued a statement saying she wants to speed up the timetable for an inquiry into the incident and that:

« I spoke with students this weekend, and I feel their outrage. I have also heard from an overwhelming number of students, faculty, staff and alumni from around the country. I am deeply saddened that this happened on our campus, and as chancellor, I take full responsibility for the incident. »

Tags: Linda P.B. KatehiOccupy UC Davisstudents pepper-sprayedUC Davis








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